hommage à la femme |
| Hommage.
La femme de Toulouine, comme toutes les femmes des ait Atta*, a toujours combattu pour sa liberté, elle avait vivement participé au développement économique, culturelle de son village, mais aussi à la défense les causes régionales et nationales.
En effet, en 1933, elle avait participé aux batailles de Bogafer. (montagne de Saghro, le sommet de la chaîne petit atlas) Sa résistance contre le colonialisme pendant trois années était remarquable, elle avait réussi à marquer les périodes décisives de l'histoire de son pays. Sa mobilisation lors de la Marche Verte, en 1975 en est un exemple. Elle avait embrassé les causes nationales jusqu'au maximum de leurs limites et continuera sans nul doute, à soutenir les courants qui vont dans le sens de l'histoire. Après l’indépendance du Maroc, le village avait connu quelques années prospères, mais cela n’avait guère duré longtemps, l’explosion démographique, mais surtout le Sahara qui avançait de plus en plus vers les villages du sud marocain , l’eau devenait rare et la seule activité du village( Culture des champs) devenait de moins en moins rentable, puis finir par s’arrêter, ainsi tous les villageois se trouvaient sans travail, le chômage total, c’était le début de l’émigration!!!!.
Les hommes avaient dû quitter le village pour aller chercher du travail dans les grandes villes du nord, d’autres avaient quitté le pays pour l’Algèrie ou la France, seul moyen, à l’époque, de faire vivre leur famille. Les femmes avaient peu de nouvelles de leurs époux, de temps en temps une lettre leur parvenait, dont ils leur disaient que la vie loin des leurs n’était pas facile, elles leur manquaient comme ils manquaient aussi aux amis, aux montagnes et au pays, la vie d’un émigré est une amertume. La femme n’avait pas la tâche facile, elle tenait à la fois son rôle, mais aussi celui de l’homme ( père de famille). Elle travaillait dur pour élever ses enfants et leur donner une bonne éducation plus au moins religieuse, tous les garçons fréquentaient la mosquée pour apprendre le coran avec l’imam du village, le meilleur le plus sage à qui on devait du respect, c’est se lui qui apprenait plus de sourates. La femme travaillait dans ses champs, mais aussi dans celui des autres.( les femmes s’entraident entre elles ), de plus elle devait aller chercher du bois à la montagne, pour la cuisine mais aussi pour faire un stock dans le but de chauffer les maisons pendant les nuits hivernales.
L’instruction La femme de Toulouine n’est pas instruite, comme de toutes les femmes des villages berbères du sud marocain, elle ne sait ni lire ni écrire, même aujourd’hui, le niveau le plus élevé de ces femmes ne dépasse pas l’école primaire. Néanmoins elle possède une culture très riche, elle conte extraordinairement bien dans un langage d’une richesse étonnante, toutes les femmes éveillent l’imagination de leurs enfants avec des merveilleux contes berbères qui parlaient des animaux, (histoire de loup et l’ hérisson, ou bien le loup et le renard etc…), De même elles racontaient les histoires des sultans, des guerres et les guerriers, de femmes superbes, mais aussi des femmes diaboliques et sorcières Pour cette femme qui n’a jamais pu aller à l’école, l’instruction de ses enfants était essentielle, il fallait qu’ils obtiennent le savoir, cette instruction qu’elle aurait tant souhaitée avoir .
Conclusion : La situation de la femme à toulouine (tinghir), comme dans tous les villages rurales, est restée pendant longtemps inchangée. Elle contentait d’exercer ses responsabilités familiales, l éducation des enfants, tâches ménagères et culture des champs. Aujourd’hui elle est loin de sortir de cette impasse, alors que pratiquement aucun secteur socio-économique n’est plus fermé au travail de la femme marocaine. Mais pour qu’elle puisse progresser à ce niveau, cela n’est possible sans une instruction, une vraie instruction .
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